Les smartphones ont pris une place démesurée dans nos vies. Contre quelques services rendus, le coût en temps d’utilisation est exorbitant. Du matin au soir nous luttons contre des algorithmes conçus pour nous happer dans des boucles sans fin de scrolling et de vidéos dont il ne reste rien. Comment en est on arrivés là ? Quels mécanismes expliquent cette addiction généralisée ?
2007, l’avènement du smartphone
En janvier 2007, Steve Jobs présente un téléphone révolutionnaire muni d’un écran tactile « multi-touch ». L’interface contrôlée du bout des doigts, notamment en « scrollant », est incroyablement intuitive, l’écran superbe pour l’époque, l’expérience est presque sensuelle. L’arrivée de la 3G l’année suivante puis de la 4G au début des années 2010, vont considérablement accélérer la navigation internet. Les écrans sont de plus en plus grands et captivants, les applications de plus en plus nombreuses si bien qu’il est difficile de vivre sans.
En 2024, 80% des français possèdent un smartphone (55% dans le monde). Le téléphone est devenu un ordinateur de poche donnant un accès à internet à tout moment de la journée.
La clé de l’économie de l’attention
En fait il donne aussi aux médias et aux réseaux sociaux un accès permanent à notre attention.
En 2004 le patron de TF1 parle, dans un accès de franchise, de « temps de cerveau disponible » pour désigner le temps passé par les téléspectateurs devant les publicités et vendu aux industriels par sa chaine. C’est le modèle de l’économie de l’attention : en échange du visionnage de publicités nous consommons gratuitement des contenus de qualité variable. Emissions TV hier, bouillie de memes, vidéos et punchlines dans nos fils d’actualité respectifs aujourd’hui.
En caricaturant à peine, chacun se balade donc avec un écran de publicité sur soi, il n’y a plus de limite à l’étendue de ce « temps de cerveau disponible » revendu aux annonceurs.
Aussi addictifs que les machines à sous
Le chiffre d’affaire de toute une industrie est donc directement corrélé au temps passé par les utilisateurs devant leur écran. Je recommande de visionner une série passionnante produite par Arte et décrivant les techniques employées par les ingénieurs de Facebook, Youtube, Instagram etc. pour le maximiser. Elle s’intitule « Dopamine » du nom de la molécule libérée par nos neurones pour récompenser ou anticiper une activité plaisante. Celle-ci joue un rôle majeure dans notre motivation à manger, se reproduire et désormais scroller.
Pour donner un exemple, beaucoup de réseaux sociaux sont basés sur des fils d’actualité que l’on fait défiler. Cette activité est rendue extrêmement addictive par des algorithmes capables de prédire les contenus qui libéreront de la dopamine dans le cerveau de l’utilisateur. En fait, ceux ci sont volontairement noyés parmi d’autres contenus moins intéressants afin de libérer la dopamine de manière aléatoire ce qui renforce l’envie de scroller.
Il s’agit de la même emprise que celle des machines à sous et que le psychologue B.F. Skinner a décrit dans les années 50 : l’utilisateur fait tourner les roues, perd de l’argent presque à chaque fois mais va l’emporter aléatoirement ce qui décuple le plaisir ressenti et l’encourage à relancer les roues sans arrêt.
Donc si vous n’arrivez pas à couper votre smartphone c’est tout à fait normal, vous jouez à la machine à sous contre des algorithmes bien plus forts que vous.
Le dumbphone comme solution radicale
En fait les smartphones rendent quand même service de temps en temps : communiquer, trouver son chemin, stocker des billets, accéder à ses mails… c’est bien le problème !
Heureusement, il existe un type de téléphone qui permet de faire tout cela sans aucune addiction. Ce sont les bons vieux téléphones à touche ou dumbphone équipés d’un système d’exploitation moderne comme KaiOS.
Vous avez des doutes ou des besoins particuliers ? Consultez cet article pour vérifier qu’un dumbphone soit la bonne solution pour vous : Vivre avec un dumbphone en 2024
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